top of page

Bondi Beach et l’alliance funeste de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de l’ethno-nationalisme

Courage exceptionnel :Ahmed El Ahmad, musulman, 43 ans, père de deux enfants, a fait preuve d’un courage remarquable en risquant sa vie pour sauver ses voisins qui célébraient Hanoucca.
Ahmed Fathi

Par Ahmed Fathi


New York: Bondi Beach devait être un lieu de lumière. Le 14 décembre 2025, des familles se sont rassemblées le long du littoral emblématique de Sydney pour célébrer Hanoucca, une fête fondée sur la résilience, la foi et la fierté de l’identité. La célébration s’est transformée en scène de crime lorsque des coups de feu ont éclaté, faisant 15 morts et au moins 40 blessés, dont des secouristes.


Les autorités australiennes ont qualifié l’attaque d’acte terroriste motivé par la haine antisémite.

Ce n’était pas une violence aveugle.C’était une attaque ciblée.Et elle impose une prise de conscience qui dépasse largement l’Australie.


Bondi Beach n’a pas seulement révélé l’antisémitisme. Elle a mis en lumière la manière dont l’antisémitisme, l’islamophobie et l’ethno-nationalisme évoluent au sein d’un même écosystème extrémiste, tandis que les sociétés occidentales continuent de traiter chaque symptôme séparément, sans s’attaquer à la cause profonde.


L’antisémitisme n’est pas un vestige du passé — il est bien réel

Le crime central à Bondi Beach est l’antisémitisme. Des Juifs ont été pris pour cible simplement parce qu’ils célébraient leur foi en public. Ce fait ne doit être ni minimisé, ni relativisé, ni dissimulé par gêne politique.


Dans une grande partie de l’Occident, l’antisémitisme est passé du discours marginal à l’action concrète — des théories complotistes en ligne aux synagogues vandalisées, aux écoles menacées, jusqu’aux célébrations religieuses en plein air devenues des cibles. Ce qui était murmuré est désormais crié. Ce qui était symbolique est devenu mortel.


Il ne s’agit pas de désaccords sur la politique israélienne. Il s’agit de la déshumanisation des Juifs en tant que Juifs, une haine qui, au fil des siècles, s’est révélée à la fois mobile et adaptable.

Ignorer cette réalité n’est pas de la tolérance.C’est de la négligence.


Quand le terrorisme frappe, les faits sont les premières victimes


Ahmed Al Ahmad

Dans l’immédiat après-coup de l’attaque, un autre danger est apparu : la désinformation.

Des affirmations mensongères ont circulé en ligne, accusant à tort un Syrien musulman, Ahmed Al Ahmed, d’être l’un des assaillants ; Reuters a rapporté qu’il s’agissait en réalité d’un passant qui est intervenu pour tenter d’arrêter la violence et a été blessé.


Cette rectification n’est pas un détail, mais un pare-feu.


Lorsque le terrorisme antisémite est suivi d’un bouc émissaire islamophobe, l’extrémisme gagne deux fois : une communauté est frappée, une autre est stigmatisée. Le tissu social se déchire exactement là où les extrémistes le souhaitent.


Ce n’est pas un hasard.L’extrémisme prospère sur l’effondrement des récits et des faits.


L’islamophobie n’est pas un effet secondaire — elle fait partie du même mécanisme

Tout comme l’antisémitisme est instrumentalisé par des idéologies djihadistes et d’extrême droite, l’islamophobie est systématiquement mobilisée après les attentats. Des communautés entières sont réduites à des caricatures. La citoyenneté devient conditionnelle. Le sentiment d’appartenance est remis en cause.


Cette réaction est non seulement injuste, mais aussi stratégiquement contre-productive.

La suspicion collective engendre l’aliénation. L’aliénation nourrit le ressentiment. Et le ressentiment devient la matière première de la radicalisation. Les sociétés passent ensuite des années — et des milliards — à réparer les conséquences d’un cycle qu’elles ont contribué à accélérer.


La vérité dérangeante est que l’islamophobie et l’antisémitisme ne sont pas opposés ; ils se renforcent souvent mutuellement, alimentant l’idée que la coexistence est impossible et que l’identité doit être protégée par l’exclusion, voire par la violence.


L’ethno-nationalisme : le partenaire silencieux

Derrière les deux se cache l’ethno-nationalisme, cette croyance selon laquelle les nations seraient plus fortes lorsqu’elles sont homogènes, « pures » et méfiantes envers la différence.


Cette idéologie a pris de nombreux visages — suprémacisme blanc, absolutisme religieux, domination culturelle — mais sa logique demeure inchangée : certains seraient des membres légitimes, d’autres des étrangers permanents.


L’ethno-nationalisme alimente l’antisémitisme en présentant les Juifs comme des étrangers éternels.Il alimente l’islamophobie en décrivant les musulmans comme incompatibles.Et il nourrit le terrorisme en convainquant les extrémistes que la violence est la seule voie vers une identité « authentique ».

Bondi Beach ne s’est pas produite dans le vide. Elle s’inscrit dans un climat mondial où des idées excluantes ont été normalisées, recyclées politiquement et amplifiées en ligne.


Une seule menace, plusieurs visages

En tant qu’Américain d’origine égyptienne et de culture musulmane, je sais à quelle vitesse l’identité devient un dommage collatéral après les attentats. Depuis le 11 septembre 2001, l’islamophobie est devenue un élément récurrent de la vie publique occidentale, ressurgissant après chaque attaque, souvent sans discernement et sans respect des faits.


Pour ceux dont le nom, l’accent ou l’apparence suscitent une suspicion immédiate, les conséquences ne sont pas théoriques. Elles se vivent dans les aéroports, les écoles, les lieux de travail et les espaces numériques, où l’accusation circule plus vite que la vérité.


Ayant vécu entre différentes cultures, langues et systèmes politiques, j’ai vu le même schéma se répéter : l’extrémisme commet la violence, la désinformation l’amplifie, et des communautés entières en subissent le contrecoup.


L’extrémisme ne se soucie pas de savoir si ses victimes prient dans une synagogue, une mosquée ou nulle part. Il ne respecte ni frontières ni traditions. Il exploite l’identité pour justifier la violence, puis la jette.


L’erreur persistante des sociétés occidentales est de traiter l’extrémisme comme une succession de crises isolées, plutôt que comme une menace unique et adaptable, nourrie simultanément par l’antisémitisme, l’islamophobie et l’ethno-nationalisme.


Que faire — sans perdre le cap

Premièrement, l’antisémitisme doit être combattu directement et sans ambiguïté, non comme un préjugé abstrait mais comme une menace à la sécurité. Les communautés religieuses ont le droit d’exister ouvertement sans peur.


Deuxièmement, l’islamophobie doit être rejetée avec la même clarté. La culpabilité collective ne produit pas la sécurité ; elle produit la fracture. Les démocraties ne se défendent pas en punissant des identités plutôt que des comportements.


Troisièmement, l’ethno-nationalisme doit être nommé pour ce qu’il est : un accélérateur de l’extrémisme. Lorsque des responsables politiques flirtent avec un langage excluant, ils légitiment la vision du monde des extrémistes.


Quatrièmement, les gouvernements doivent considérer la radicalisation en ligne comme une infrastructure, et non comme un simple bruit. Les algorithmes qui récompensent l’indignation ne sont pas neutres ; ce sont des multiplicateurs de crise.


Enfin, la solidarité communautaire doit dépasser le symbole. Juifs, musulmans, immigrés et majorités doivent comprendre que leur sécurité est interdépendante. L’extrémisme isole ; les démocraties survivent en refusant cet isolement.


Le choix après Bondi Beach

Bondi Beach fut une tragédie.Mais ce fut aussi une épreuve.

La question n’est pas de savoir si l’Occident sait condamner le terrorisme — il le fait toujours. La véritable question est de savoir s’il peut résister à la tentation de se fragmenter, de simplifier à l’excès et de désigner des boucs émissaires lorsque la peur monte.


L’antisémitisme, l’islamophobie et l’ethno-nationalisme ne sont pas des problèmes concurrents. Ce sont des expressions différentes d’un même impulsion extrémiste : la conviction que l’humanité doit être triée, hiérarchisée et imposée par la violence.


Si cette impulsion n’est pas combattue sur les plans intellectuel, politique et moral, elle continuera de trouver de nouvelles plages, de nouvelles fêtes et de nouvelles victimes.

L’extrémisme n’a pas besoin de plus d’attention.Il a besoin de moins d’endroits où se cacher.

Et c’est la lucidité — pas la peur — qui permet aux démocraties de reprendre ces espaces.


(Cette traduction a été générée automatiquement. Veuillez vous référer à la version anglaise originale pour plus de précision.)

bottom of page